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Christophe Boillat
ENTRE CONCERTS, TOURNEES ET PROJETS DISCOGRAPHIQUES, MATTHIEU MICHEL CULTIVE UNE CERTAINE LIBERTE. Unanimement reconnu comme l’un des meilleurs trompettistes suisses, si ce n’est le meilleur, le Veveysan Matthieu Michel était en concert au festival de jazz de Cully, samedi dernier. En attendant une tournée estivale et d’autres projets. Né il y a bientôt 42 ans à Fribourg, le trompettiste Matthieu Michel est l’un des plus grands jazzmen suisses. Sa timidité et sa très grande modestie l’empêchent très certainement de plus tenir le haut de l’affiche, mais à vrai dire, il semble que le Veveysan d’adoption n’en ait cure. Très demandé, Matthieu Michel, aussi à l’aise dans le style hard bop que dans le jazz moderne ou dans l’improvisation, promène sa trompette aux quatre coins de la planète. Accompagnant les meilleurs musiciens et enregistrant avec la plupart d’entre eux. Jugez plutôt : Matthieu Michel a joué, entre autres, avec deux autres Michel, Legrand et Portal, mais aussi avec Clark Terry, Ornette Coleman, Joe Lovano, Toots Thielemans, Lee Konitz, Abdullah Ibrahim… Samedi soir, le trompettiste occupait la grande scène du Festival de jazz de Cully au sein de la formation d’un autre Veveysan d’adoption : le pianiste Malcolm Braff. Matthieu, comment c’est passé le concert de Cully ? Ma foi, très bien. Il est toujours très intéressant pour un musicien d’entrer dans le trip très personnel de Malcolm. Est-ce que ce style de musique correspond totalement avec votre style personnel ? Je ne peux pas réellement prétendre avoir un style personnel. Je ne connais rien de manière étudiée. Je ne fonctionne qu’à l’instinct. C’est peut-être ça, mon style. Cela étant dit, quels sont les trompettistes de jazz qui vous ont marqué ? Indéniablement, Miles Davis, mais également la plupart de ceux des années soixante qui faisaient du hard bop. Aujourd’hui, j’écoute beaucoup Niels Petter Molvaer. Vous considérez-vous plutôt comme un side man de luxe ou un leader, sachant que vous avez également enregistré plusieurs disques sous votre nom ? Side man de luxe, cela, il faut le demander aux musiciens qui m’engagent. Mis à part ça, je ne me considère pas comme un leader. Je n’en ai pas la personnalité. Et je n’aime pas donner d’ordre. Leader, vous l’êtes quand même à la tête de votre quartet ? Oui, mais j’ai la chance d’être entouré par trois musiciens à qui je n’ai pas besoin de donner trop de consignes au préalable. Nous jouons des thèmes simples, binaires, de ma composition ; qui laissent beaucoup de place à l’improvisation. C’est très détendu et ça me repose un peu de certaines choses très compliquées que je fais en tant qu’accompagnateur. Quels sont vos projets les plus immédiat ? Avec le quartet, avec qui j’ai un disque en préparation, nous allons donner quelques concerts en Suisse. Je partirai ensuite en juillet en tournée avec le Vienna Art Orchestra. Je viens également d’être engagé comme directeur artistique du big band de l’école de jazz de Bâle et j’entends désormais enregistrer dans le ministudio que j’ai conçu. Je pourrais ainsi envoyer des bandes sans me déplacer. Les voyages, ça use. |
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